Face à Xavier Bertrand qui parle de " fascisme " et les accusations de la majorité, il affirme qu’" il n’y a pas de face à face entre Mediapart et le pouvoir ", qui " a tort de tenter de transformer l’affaire Woerth en affaire des médias ". Entretien.
L’ex-comptable de Liliane Bettencourt, lors de l’une de ses auditions à la police, parle de " romance de Mediapart " concernant certains propos qui lui sont attribués. " Je n’ai jamais dit que des enveloppes étaient remises à M. Sarkozy ", dit-elle aussi. Que répondez-vous ?
Nous maintenons l’intégralité des écrits de notre article de lundi. Dans le procès verbal d’audition, dont nous publions l’intégralité sur le site, elle confirme l‘essentiel de ses propos sur un système de financement illégal, d’enveloppes de liquidité… Elle raconte les visites régulières de Nicolas Sarkozy chez Mme Bettencourt.
Elle nomme d’autres responsables politiques de droite. Elle confirme pour la troisième fois la demande faite de réunir 150 000 euros pour Eric Woerth pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy. Ce procès verbal d’audition vient contredire le communiqué de victoire hâtivement rédigé par Claude Guéant dès jeudi matin.
L’avocat de la comptable explique que le parquet et le pouvoir ont fait fuiter quelques petits extraits de l’audition soigneusement choisis, d’où le communiqué de Guéant. Mais quand on lit l’intégralité du procès verbal, on voit que l’essentiel a été confirmé par la comptable de Liliane Bettencourt
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Comment expliquez-vous alors la rétractation partielle de Claire Thibout ?
Elle a modéré ses propos quand il s’agit du point ultra sensible de Nicolas Sarkozy. Son avocat, Me Gillot, l’explique : elle est sous une pression " hallucinante ", c’est le mot qu’il emploie. De plus l’enquête n’est pas équilibrée. Elle est menée exclusivement sous la conduite du procureur.
Comment s’est passé l’entretien avec Claire Thibout ? Laurent Wauquiez vous demande de produire des enregistrements…
Il y a eu trois entretiens sur deux jours. Ils n’ont pas été enregistrés, mais nous avons tous les scripts, qu’on produira éventuellement. Il y a un état de panique et un harcèlement du gouvernement. On ne va pas descendre dans cette cour de récréation. Il n’y a pas de face à face entre Mediapart et le pouvoir. On observe des attaques contre les journalistes, contre le travail d’enquête fait par Marianne, Le Monde.
source:le point