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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 08:44

«On l’avait bien dit.» Les candidats à l’Elysée sont d’accord : la dégradation de la note de la France résume l’échec de Nicolas Sarkozy. Un argument de campagne, à condition d’éviter tout triomphalisme. Car avant même l’annonce de la perte du triple A, l’UMP, par la voix de Jérôme Chartier, avait allumé un contre-feu en dénonçant «l’indécence» de l’opposition «à se réjouir» de la nouvelle.

 

Vendredi soir, au QG de François Hollande, tous les porte-parole avaient donc pour consigne d’attendre la confirmation de la perte du triple A pour réagir. Et de le faire avec gravité. Le candidat devait s’exprimer samedi matin, juste avant de s’envoler pour la Guadeloupe. «C’est un événement extrêmement grave pour la France et extrêmement grave pour Nicolas Sarkozy. Il a mis la France au pain sec à cause du triple A, si on le perd, c’est un fait majeur», confiait Michel Sapin, responsable du projet présidentiel, attendant de prendre connaissance «des commentaires souvent précis et sévères de Standard & Poor’s pour justifier cette sanction» pour mieux dégainer.

 

La dégradation du triple A ne prend pas François Hollande à contre-pied, estime son entourage puisque dès la primaire interne au PS, il avait joué la carte d’une gestion rigoureuse des finances publiques. «Cela valide son diagnostic, martelait vendredi Benoît Hamon, porte-parole du PS. Sarkozy a fait du triple A l’alpha et l’oméga de sa politique. Il a justifié tous les sacrifices pour satisfaire les exigences des marchés financiers, mis en œuvre de l’austérité. Et c’est la récession, fruit de cette austérité, qui est aujourd’hui sanctionnée.»

 

L’enjeu pour François Hollande est de convaincre que ses solutions sont crédibles pour faire retrouver à la France le chemin de la croissance. Avec une difficulté : comment, depuis les Antilles où il se rend ce week-end durant trois jours, canarder le président sortant sans donner le sentiment de se réjouir d’une mauvaise nouvelle pour la France ?

 

Ton grave également chez François Bayrou. Et propos mesurés : pas question de faire de la polémique sur la dégradation de la note française. La nouvelle à peine tombée, le centriste a convoqué une conférence de presse au siège du Modem, à Paris. Une décision prise après quelques hésitations de peur justement d’apparaître comme surfant sur les déboires de la France.

 

 «Cette dégradation signe des années d’échec et de dérives», a-t-il souligné, rappelant qu’il avait été «le premier à dire que nous n’arriverions pas au mois d’avril sans un incident». Plus que jamais s’impose à lui l’idée d’une «union nationale» pour «sortir le pays de ses extrêmes difficultés». Ce qui, assure-il, suppose «de bannir les promesses absurdes, insoutenables». En tout cas, «Sarkozy vient de perdre une sacrée carte», expliquait vendredi un membre de son entourage.

 

Pour Marine Le Pen, cette dégradation devrait ouvrir un boulevard, lui permettant de se démarquer de tous ses adversaires. «C’est la fin du mythe du président protecteur. Cela disqualifie tous ceux qui, de Nicolas Sarkozy à François Hollande, en passant par François Bayrou, ont imposé la monnaie unique et défendu un modèle économique qui n’est pas viable», assurait vendredi la candidate du FN. «Que peuvent alors dire Hollande, Bayrou et Sarkozy, qui tous le défendent ?» s’interrogeait-elle. Il y aurait d’un côté les candidats du «mondialisme», et de l’autre ceux de la Nation, c’est-à-dire elle.

 

Jean-Luc Mélenchon espère, lui aussi, tirer parti de la dégradation française. Preuve que le sujet peut être porteur : son équipe de campagne a rapidement réagi en appelant quelques militants du Front de gauche à protester vendredi soir devant le siège parisien de Standard & Poor’s. «La situation ne change absolument rien sur le fond de ce que nous disons depuis un an et demi, affirmait Eric Coquerel, conseiller de Jean-Luc Mélenchon. La crise est inéluctable. On ne s’en sortira pas avec des politiques d’austérité avec une finance aux commandes et des agences de notation en arbitres !»

 

Et de proposer des mesures immédiates : «La BCE doit prêter aux Etats directement au même taux qu’aux banques. Si elle ne le fait pas, la France peut décider de ne plus verser ses cotisations à l’UE ou bien la Banque de France peut produire elle-même des euros…»

 

Même refrain dans l’équipe d’Eva Joly : «C’est la confirmation de ce que nous disons depuis des mois, assure le député européen Pascal Canfin. Les cadeaux fiscaux de Sarkozy pèsent autant que la crise dans les déficits. C’est le sarkozysme qui est dégradé, autant que l’austérité !» Les écologistes estiment que la dégradation «valide» le programme économique de leur candidate.

 

«Les agences de notations veulent un équilibre entre la réduction des déficits et une politique d’investissement créatrice d’emploi, détaille Canfin, c’est ce que nous proposons : Nous avons tablé sur des prévisions de croissance faible. Ça ne change rien à la stratégie et au projet présidentiel d’Eva.»

source libération

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