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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 10:51

Vingt ans après François Mitterrand et la guerre du Golfe, Nicolas Sarkozy engage à son tour la France dans un conflit armé au nom des droits de l'homme. Cette fois-ci, c'est même le président français qui mène la campagne militaire. Ses alliés étrangers ont du mal à ne pas y voir, aussi, un début de campagne électorale.

« Nous intervenons pour permettre au peuple libyen de choisir lui même son destin », a expliqué Nicolas Sarkozy samedi avec gravité, assurant que « la France est décidée à assumer son rôle, son rôle devant l'Histoire ». François Mitterrand affichait la même gravité et faisait lui aussi référence à un rôle historique de la France, ce 16 janvier 1991 :

« Sauf événement imprévu, donc improbable, les armes vont parler. Comme je m'y étais engagé, tout ce qu'il était raisonnable d'entreprendre pour la paix l'a été […].

Puisqu'il en est ainsi, je vous demande mes chers compatriotes de faire bloc autour de nos soldats et pour les idéaux qui inspirent notre action. » Pour Nicolas Sarkozy, samedi, difficile de ne pas repenser à cette déclaration d'il y a vingt ans. Le Journal du dimanche raconte :

« Seul au milieu du salon, Nicolas Sarkozy éprouve le besoin de se justifier encore. “Je ne fais pas ça par plaisir. Je ne suis pas un belliqueux. Que pouvais-je faire d'autre ? Il fallait tout faire pour éviter que Kadhafi rentre dans Benghazi en vainqueur. Ce n'était plus qu'une question d'heures.

Ça fait quelque chose, quand même, de voir les drapeaux français à Benghazi”, confie Nicolas Sarkozy au JDD […].

A cet instant, le poids se fait plus lourd sur ses épaules. Est-ce pour cela qu'il se raccroche au précédent de 1991 et la première guerre contre l'Irak, lorsque Occidentaux et pays arabes s'étaient unis contre Saddam Hussein ? »

 

La France a retardé puis précipité l'intervention militaire

Nicolas Sarkozy s'est peut-être inspiré de son illustre prédécesseur, mais il peut se targuer, lui, d'avoir pris l'initiative. En 1991, la France de François Mitterrand avait suivi le mouvement lancé par les Etats-Unis. Et comme les autres, elle avait attendu d'employer les grands moyens : l'Irak avait envahi le Koweït en août 1990, et pendant des mois, les déclarations et les résolutions s'étaient enchaînées, sans faire fléchir Saddam Hussein.

Cette fois-ci, la France a devancé les Etats-Unis. En faisant oublie

 

 l'atlantisme de Nicolas Sarkozy, qui s'était réconcilié avec l'Otan et avait

 envoyé un supplément de troupes en Afghanistan, sans déclaration publique solennelle cette fois-là. Barack Obama, lui, a hésité à intervenir contre la Libye, et selon le New York Times, il s'est tardivement laissé convaincre par sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, elle-même réticente à une intervention jusqu'à lundi dernier.

 

Sur le site de l'Elysée, on célèbre donc « l'action forte, concertée et déterminée du président Nicolas Sarkozy ». « Forte » et « déterminée », peut-être, d'autant que le chef de l'Etat avait accueilli Kadhafi en ami à Paris fin 2007. « Concertée », en revanche, c'est moins sûr, d'après les indiscrétions recueillies par les médias étrangers

.

Le New York Times raconte ainsi que vendredi, la France a d'abord ralenti toute intervention avant le sommet de Paris, puis a accéléré d'elle-même les événements samedi, en envoyant des avions au-dessus de la Libye pendant le sommet :

« Les premiers raids aériens français, qui n'étaient pas coordonnés avec les autres pays, ont irrité certains pays présents à la réunion, selon un diplomate haut placé d'un pays de l'Otan.

Les informations sur les mouvements des troupes de Kadhafi vers Benghazi étaient clairs depuis vendredi, mais la France a bloqué tout accord de l'Otan sur les raids aériens jusqu'à la réunion de Paris, a affirmé ce diplomate, suggérant que les vols auraient pu commencer pendant la nuit de vendredi à samedi avant que les troupes du colonel Khadafi atteignent la ville. »

 

Pour le Guardian, « Sarkozy parade sur la scène mondiale »

La France aurait en fait refusé que l'Otan participe à l'intervention, « estimant que cela s'agirait un très mauvais signal envers les pays arabes », nuance Le Monde. Dans les pays membres de la coalition contre Kadhafi, on a pourtant du mal à croire que Nicolas Sarkozy n'a pas cherché à garder l'initiative.

 

Aurait-il, même, confondu campagne militaire et campagne électorale ? Pour une fois, le soupçon ne vient pas de France. En Grande-Bretagne, le Guardian persifle, en rappelant les mauvais sondages de popularité du chef de l'Etat et l'approche de la présidentielle : « Nicolas Sarkozy parade sur la scène mondiale avec un œil sur les votes français. »

Dans l'entourage du chef de l'Etat, on ne s'en cacherait d'ailleurs pas, selon Le Parisien, qui cite « un proche » :

« Si tout se termine bien, ce sera un triomphe. Il était dans les cordes et le voilà qui réunit le monde entier à ses pieds ! »

 

« Il n'a jamais dirigé de guerre, mais avec les prises d'otages, il a des réflexes, il sait faire », explique aussi ce « proche » au Parisien. Pour Nicolas Sarkozy, la Libye serait-elle donc une autre maternelle de Neuilly ?

source rue89

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